La DIN 8330, référence des montres de pilotes
TESTAF pose les bases d‘une norme sur les montres de pilotes
En tant que fabricant traditionnel de montres de pilotes, Sinn Spezialuhren a pris l’initiative de concevoir et de promouvoir une norme DIN reconnue, la première nouvelle norme allemande relative aux montres depuis des décennies. Auparavant, Sinn Spezialuhren et le département des techniques aérospatiales de l’université d’Aix- la-Chapelle avaient élaboré ensemble la « TESTAF » (Technische Standard Fliegeruhren) [Norme technique pour les montres de pilotes]. C’est sur cette base que la DIN 8330 a vu le jour, après des années de travail impliquant l’industrie horlogère allemande, des utilisateurs, des instituts de certification et des scientifiques.
La DIN 8330 définit ce qu’une montre de pilote doit être en mesure de faire et ce à quoi elle doit résister, par exemple : son cadran doit pouvoir se lire rapidement et sans le moindre doute en journée comme dans l’obscurité, on doit pouvoir la commander même en portant des gants de pilote et son niveau de précision à température ambiante doit rester le même de -15 °C à +55 °C.
La 103 Ti UTC IFR dans une centrifugeuse pour contrôler sa résistance à l’accélération. Elle est testée à une force de 6 g.
Les certifications DIN en rapport avec la résistance physique ne comprennent pas seulement un simple test à basse pression, mais un cycle de plusieurs milliers de changements de pression qui simule ce à quoi la montre peut être confrontée au cours d’une journée entière de vol en avion du fait des décollages et des atterrissages. La capacité de résistance aux liquides que l’on trouve couramment dans un véhicule aérien en fonctionnement (carburants, lubrifiants, nettoyants et dégivrants) ne garantit pas seulement la sécurité pendant le vol, mais offre aussi une protection supplémentaire au sol. En plus de cela, une DIN sur les montres de pilotes doit précisément répondre à des vibrations, chocs et forces centrifuges définies, de même qu’à des changements de température, sans bien sûr oublier les champs magnétiques, déterminés.
Les aspects sécuritaires d’une montre de pilote DIN conforme sont entre autres exprimés par rapport à la tenue particulièrement sûre de leur bracelet et à la compatibilité requise avec les appareils de vision nocturne. Les réflexions de lumière qui pourraient distraire ou éblouir les pilotes sont minimisées et les possibles effets de l’avionique comme du compas de secours sont pour la plupart exclus lors de tests. Tout cela entraîne davantage de sécurité en vol et la possibilité d’utiliser les montres DIN 8330 au quotidien est avérée, bien au-delà de la résistance aux chocs et de l’imperméabilité à l’eau des montres traditionnelles. L’objectif de la DIN 8330 est que ces montres soient reconnues par les autorités d’homologation, les fabricants et les exploitants de véhicules aériens comme une solution de remplacement en cas de panne des instruments de bord.
Contrôle de la pression différentielle dans un dessiccateur sous vide : une montre de pilote norme 8330, comme la 857 UTC VFR, doit résister à plusieurs milliers de changements de pression.
Dispositif de contrôle de la résistance aux chocs et aux impacts. Ici, le modèle 103 Ti IFR.
La DIN 8330 reprend les exigences élevées et indiscutables auxquelles les équipements d’avions et d’hélicoptères sont soumis et les transpose sur les montres à bracelet. Ainsi, par rapport à la TESTAF, la DIN élargit le cercle des montres certifiées (à l’heure actuelle tant les montres mécaniques que celles à quarts) et renforce les critères de contrôle.
La DIN 8330 vise à un retour aux sources de la notion de montre de pilote, à savoir une montre dotée de caractéristiques fonctionnelles spécifiques et techniques. La qualité particulière que requiert une montre de pilote conforme à la DIN 8330 commence par le choix, au regard de leur qualité, des matériaux utilisés, et se poursuit lors de la fabrication par un soin extrême et des tolérances minimes. Nous parvenons à l’objectif grâce à une procédure d’examen des types et de modèles individuels doublée d’une procédure de certification DIN/ISO 17065 et 17067 par un institut indépendant. Ce n’est qu’ensuite que la montre est autorisée à afficher le fameux label DIN.
En lançant la TESTAF et la DIN 8330, Sinn Spezialuhren aspire à concevoir des montres fonctionnelles répondant à de hautes exigences en termes de qualité et de technologies. Pour l’industrie horlogère allemande exigeante sur le plan technologique, la nouvelle norme consacrée aux montres de pilotes s’avère être un coup de fouet essentiel pour se hisser au rôle de leader international du segment tout en continuant à s’améliorer.
La signature magnétique d’une montre de pilote conforme à la DIN 8330 ne doit pas perturber outre mesure, par sa proximité, les compas magnétiques autorisés dans le véhicule. La signature magnétique d’une montre de pilote est déterminée lors d’une série de tests spéciaux. On comprend par signature magnétique la capacité à modifier ou influencer significativement les champs magnétiques alentours. Dans le cockpit d’un avion, cette signature magnétique peut perturber le compas de secours de l’avion. Pour éviter cela, la montre test (ici notre 103 Ti IFR) est d’abord démagnétisée puis soumise à un champ magnétique régulier d’une puissance déterminée. Dans un second temps, la signature magnétique de la montre test est évaluée grâce à l’appareil d’essai ci-contre. Une autre mesure de sécurité consiste à utiliser, pour le boîtier, le plus de matériaux amagnétiques possible tels que le titane. Ainsi conçus, nos compteurs de mission ne sont plus sources de perturbations magnétiques, ainsi que l’exige la norme DIN 8309 relative aux montres antimagnétiques.
Le développement de compteurs de mission à usage professionnel, d’une fiabilité absolue, nécessite de toujours prendre en compte les conditions de l’environnement d’utilisation et les variations progressives. Les avions ne sont plus depuis longtemps équipés d’écrans radar de type tubulaire classiques et les cockpits modernes sont exempts de sources de champ magnétiques pouvant perturber une montre-bracelet mécanique. La protection contre les champs magnétiques intégrée à certains de nos modèles offrent une protection accrue contre les phénomènes magnétiques externes pouvant affecter le bon fonctionnement d’une montre. Néanmoins, leur boîte, qui joue le rôle de cage de protection, émet sa propre signature magnétique, Dans le cockpit d’un avion, cette signature magnétique peut perturber le compas de secours de l’avion. La conformité au standard TESTAF nécessite donc de renoncer à l’utilisation d’un matériau magnétique doux au profit de matériaux les plus amagnétiques possibles tels que le titane. Ainsi conçus, nos compteurs de mission ne sont plus sources de perturbations magnétiques, ainsi que l’exige la norme DIN 8309 relative aux montres antimagnétiques. Dans la DIN 8330 élaborée à partir de la TESTAF, la signature magnétique autorisée pour les montres de pilotes reste strictement limitée contrôlée.