Modèle 717 : un style inspiré de l’ancienne horloge de navigation
La NaBo 17 ZM de Sinn à bord du Tornado
À l’époque, le Tornado – un avion multirôle biplace – était utilisé par les forces armées allemandes, britanniques, italiennes et saoudiennes comme chasseur-bombardier, chasseur-intercepteur et avion de reconnaissance. Après un premier vol le 14 août 1974 à Manching, toujours en Bavière, 992 avions ont été produits en série entre 1979 et 1998. L’armée allemande n’a pas encore donné de date de retrait final pour cet avion multirôle très fiable, dont 85 exemplaires sont encore en service. Leur particularité : cet avion de chasse biréacteur équipé d’une voilure à géométrie variable est également doté de deux horloges de navigation de type NaBo 17 ZM : une pour le pilote, une pour l’officier des systèmes d'armes. Ce type d’horloge de bord, livrées par l’horloger francfortois Sinn, est encore utilisé de nos jours sur les Tornado de l’armée allemande. Le modèle NaBo 17 de la maison Sinn a également été utilisé sur le Starfighter F-104, sur le Breguet Atlantic – un avion de patrouille de la marine –, ainsi que sur les hélicoptères de l’armée allemande, tel le Bölkow Bo 105.
Le Tornado était doté de deux horloges de navigation de type NaBo 17 ZM de la maison Sinn : une pour le pilote et une pour l’officier des systèmes d’armes.
Si l'Office fédéral allemand des techniques de l'armement et de l'approvisionnement (Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung – BWB) a opté pour le NaBo 17 ZM, ses motivations étaient purement pratiques. L’entreprise francfortoise est en effet la seule à équiper son chronographe de navigation d’un compteur central des minutes, qui présente des avantages intéressants en mission pour le pilote et l’officier des systèmes d’armes. En vol, cette complication leur permet en effet de lire les temps chronométrés de manière intuitive, et donc plus rapide. L’horloge était également globalement adaptée aux exigences matérielles des missions en termes de fonctionnement, d’aspect et de lisibilité. Elles étaient aussi caractérisées par les deux boutons de démarrage et de remise à zéro, en bas de la boîte, ainsi que par les aiguilles orange des stop-seconde et stop-minute du chronographe, en position centrale.
Les recherches du lieutenant-colonel Volkart
Rothweiler
C’est à ce moment de l’histoire qu’entre en jeu l’ancien lieutenant-colonel Volkart Rothweiler. Dans les années 1960 et 1970, il est aux commandes de l’avion de chasse multirôle Lockheed F-104, également appelé « Starfighter ». Les 269 accidents dont fut victime cette machine et qui coûtèrent la vie à 116 pilotes jettent une lumière crue sur la question de la sécurité aérienne au sein de l’armée allemande. En raison de sa solide formation, de ses talents d’aviateurs et de ses longues années d’expérience, en particulier sur le Starfighter, le lieutenant-colonel Volkart Rothweiler est détaché pour des missions de formation (notamment aux États- Unis). Résultat : en 1980, il est désigné président de la commission d’enquête trinationale sur le crash du Tornado du 16 avril 1980 auprès du responsable de la sécurité aérienne. Lors de ses recherches méticuleuses, il constate un phénomène étonnant : la NaBo 17 ZM du pilote avait surmonté le violent impact sans grand dégât. De fait, elle fonctionnait encore impeccablement.
De nombreuses années plus tard, en parcourant ses dossiers, l’ancien lieutenant-colonel Volkart Rothweiler, alors âgé de 84 ans, retombe sur l’inusable NaBo 17 ZM. Que faire de cette montre aussi chargée d’histoire ? Sa famille n’est nullement intéressée par l’aviation, mais le lieutenant-colonel Volkart Rothweiler souhaite qu’un hommage soit rendu à ce gardetemps extraordinaire. Il veut le savoir entre de bonnes mains. Sinn Spezialuhren lui paraît être l’interlocuteur adéquat. Dans un courrier adressé à Lothar Schmidt, propriétaire de Sinn Spezialuhren, il raconte cette incroyable histoire. La NaBo 17 ZM, intacte, arrive ainsi à Francfort-sur-le-Main – avec d’autres objets appartenant au lieutenant-colonel en retraite, p. ex. son uniforme, des modèles réduits d’avions ainsi qu’un livre de bord du trajet entre Memmingen/ Bavière et Decimomannu/Sardaigne (1 h 30 de vol).
De la TESTAF à la norme DIN 8330 : experts des montres de pilote
Si vous connaissez un peu l’histoire de Sinn Spezialuhren, vous savez que ce sont les montres-bracelets pour pilotes et les horloges de navigation pour l’aviation civile et militaire qui ont fait, dès les années 1960, la renommée de notre entreprise. Cette expertise, notamment des montres de pilote, constitue un fil rouge de notre histoire – jusqu’à aujourd’hui ! Outre le développement de chronographes d’aviation classiques, notre objectif a toujours été de définir plus clairement l’expression « montre de pilote » et ses exigences fonctionnelles. Ce projet a abouti pour la première fois en 2012, lorsque nous avons présenté les premières montres certifiées TESTAF (Technischer Standard Fliegeruhren, autrement dit norme technique pour les montres de pilote). Si nous sommes à l’origine de cette norme, elle a été mise au point par la faculté d’ingénierie aérospatiale de l’université d’Aix-la-Chapelle. Puis, en 2016, vient la consécration : pour la première fois depuis des décennies, l’institut allemand de normalisation (DIN) publie une nouvelle norme allemande pour les montres, basée sur la norme TESTAF – la norme DIN 8330 « Technologie de chronométrage – montres de pilote ». La création de la norme DIN 8330 avait pour objectif principal de définir une montre de pilote DIN pouvant entièrement remplacer les instruments de chronométrage obligatoires d’un avion en cas d’urgence. En effet, la défaillance de l’horloge de navigation peut entraîner des restrictions des opérations de vol et des pertes économiques importantes.Tout comme la norme DIN 8306 pour les montres de plongée, la norme DIN 8330 détermine les exigences et les critères de contrôle pour des montres de pilotes fonctionnelles, exigeantes, sûres et fiables. Par rapport à la TESTAF, la DIN 8330 élargit également le cercle des montres certifiables et renforce les critères de contrôle, notamment en termes de lisibilité, de résistance aux vibrations et aux liquides habituellement utilisés dans l'aviation.
Le modèle 717 s’est inspiré à la fois de la forme et du fonctionnement de la Nabo 17 ZM.
Le modèle 717 s’inspire de la NaBo
La NaBo 17 ZM joue aussi un rôle exceptionnel dans l’histoire récente de Sinn Spezialuhren : le modèle 717 s’est en effet fortement inspiré de son style. Ce chronographe de navigation pour le poignet illustre à quel point la marque Sinn Spezialuhren voue un authentique attachement à ses racines : en effet, le modèle 717 est lui aussi équipé d’une minute et d’une seconde centrales sous forme de grandes aiguilles orange. Il est animé par le mouvement de chronographe SINN SZ01, maintes fois éprouvé. La boîte est dotée d’une lunette tournante intégrée que l’on peut régler en faisant glisser le diamètre extérieur de la montre. Le cadran, inspiré du modèle historique, jouit d’une excellente lisibilité, même dans l’obscurité et dans de mauvaises conditions de luminosité, grâce à la glace saphir traitée antireflet sur les deux faces.
iF Design Award et German Design Award
En 2022, le modèle 717 a reçu non pas un, mais deux célèbres prix. C’est la toute première fois qu’une montre SINN remporte un iF Design Award. Label reconnu dans le monde entier depuis 1954, l’iF Design Award récompense les objets au design exceptionnel. Il est remis par le plus vieil institut de design indépendant au monde : l’iF International Forum Design GmbH. La 717 a reçu le German Design Award dans la catégorie « Meilleur design produit ». Dans ses explications, le jury précise : « La 717, véritable chronographe de bord pour le poignet, associe les fonctions de l’ancienne horloge de bord Nabo 17 ZM au confort d’une montre-bracelet sportive. Avec sa boîte d’un noir profond et son bracelet sportif assorti, la 717 arbore une élégance intemporelle et une exceptionnelle qualité. »